Reformater le cerveau des enfants et ainsi rendre l’apprentissage plus amusant? Oui, c’est possible!

Se sentir bien dans sa peau favorise la réflexion et la capacité d’apprentissage. En tant qu’enseignants et parents, nous pouvons aider nos enfants à ce niveau, aussi en leur apprenant que le bonheur (d’apprendre) commence dans notre cerveau malléable. Envie d’agir? Vous trouverez ici des conseils et des exercices que vous pourrez tester immédiatement en classe (ou à table ce week-end)!

Aider les enfants à prendre conscience de la malléabilité de leur cerveau

Les enfants ne naissent pas comme une feuille blanche. D’importantes connexions neuronales sont déjà établies à la naissance, bien qu’il faille des années avant que le cerveau des enfants ne soit pleinement développé. Ce développement est largement déterminé par l’influence que les parents, les enseignants, une tante, un voisin ou un entraîneur de football exercent sur les enfants.

La neuroplasticité est un mot complexe, qui signifie que notre cerveau établit constamment de nouvelles connexions dans notre cerveau, afin que nous puissions apprendre de nouvelles choses. Cela signifie également que nous pouvons entraîner notre cerveau à dire, par exemple, « Je ne sais pas encore jouer du piano » au lieu de « Je ne sais pas jouer du piano » (voir également la théorie de l’état d’esprit de développement de la psychologue Carol Dweck).  

Mais comment stimuler les enfants à découvrir et à entraîner leur cerveau, afin qu’ils puissent affronter la vie avec plus de résilience, de confiance en soi et de capacité d’apprentissage? Voici quelques exercices à essayer en classe ou à la maison, sans en faire une leçon de biologie ennuyeuse. 

 

Trois exercices à réaliser en classe ou à LA MAISON:

1. Une expérience pour activer le cerveau: le test des bonbons 

Vous souvenez-vous du test du marshmallow? Via ce test, les scientifiques ont voulu savoir si les enfants sont capables de contenir leurs impulsions et de planifier consciemment leurs actions, qui sont des fonctions importantes de notre cerveau. À TADA, nous avons essayé ce test sur nos élèves. Vous pouvez voir le résultat de cette expérience dans cette vidéo. 

C’est également un chouette exercice à réaliser en classe. Excités et captivés par l’expérience d’apprentissage actif – et attendant avec impatience les bonbons – la curiosité des enfants sera piquée au vif, ce qui vous donnera l’occasion de leur expliquer comment fonctionne notre cerveau… et pourquoi il est intelligent d’apprendre à contrôler notre « cerveau reptilien », en l’entraînant tout au long de notre vie. Les instructions complètes pour organiser cet exercice dans votre classe peuvent être téléchargées ici.

2. Enseigner une leçon significative: raconter une histoire

Les gens sont des conteurs d’histoires et les histoires contiennent souvent des leçons importantes. Par conséquent, essayez de transmettre régulièrement un message convaincant à vos enfants par le biais d’un livre, d’un film, d’un podcast ou d’une pièce de théâtre. Si l’histoire plaît à votre enfant, il y a de fortes chances qu’il se souvienne de la morale sous-jacente, du moins pendant un certain temps. N’oubliez pas que les enfants décident eux-mêmes des leçons qu’ils jugent utiles de retenir ou non. 

Le film italien La vita è bella mérite par exemple d’être vu avec des adolescents. Il montre comment vous pouvez contrôler en partie votre sentiment de bonheur ou de malheur en étant plus conscient de votre cerveau et de vos pensées. Bien que le personnage principal juif du film ait toutes les raisons d’être malheureux après s’être retrouvé dans un camp de concentration nazi avec son fils, il parvient, malgré toute l’horreur de la situation, à se concentrer sur la gaieté de sa vie. Pour les alumni de TADA, ce film s’est avéré être l’approche idéale pour parler aux adolescents du pouvoir de la pensée positive et constructive, plutôt que de rester bloqué dans des émotions négatives  ce qui est plus facile par nature.  

3. Générer des émotions positives: courts exercices axés sur les solutions 

Tout le monde aime voir les enfants heureux et souhaite qu’ils se sentent bien, dans un monde rempli de possibilités, afin qu’ils soient ouverts à apprendre de nouvelles choses. En tant que parent ou enseignant, votre propre comportement joue un rôle important dans le développement des jeunes. Les enfants aiment imiter les adultes. Heureusement, il existe des astuces que vous pouvez appliquer lorsque vous passez vous-même une mauvaise journée. Ces exercices peuvent être utilisés en classe ou à la maison pour travailler sur l’optimisme et l’énergie positive.

  • Faites un exercice actif  une courte promenade à l’extérieur, un exercice de respiration, une stimulation physique  car il libère dans notre cerveau des substances qui nous donnent une nouvelle énergie.
  • Créez des rituels positifs.  Par exemple, organisez chaque vendredi un moment solennel en famille ou dans votre classe (avec un bon goûter ou une boisson), où chacun a la possibilité de raconter ce qui l’a rendu fier au cours de la semaine écoulée. Vous pouvez aussi faire une « tournée de compliments »: demandez aux enfants de se dire en classe ce qu’ils ont apprécié chez les autres élèves cette semaine. Qu’ont-ils fait de bien? Les « cancans » positifs sur les autres sont une bonne chose. Et le fait d’entendre ce que vous avez bien fait donne un coup de boost à votre confiance en vous.

Si les enfants sont « bloqués », donnez-leur du temps

Enfin, un dernier indice. Si les enfants se bloquent ou sont bloqués dans certains exercices, donnez-leur du temps. Notre matière grise n’est pas une machine que l’on peut programmer comme on le souhaite. Lorsque les enfants éprouvent des émotions négatives, ne leur dites pas « de ne pas être triste » ou « de penser de manière plus positive ». Tout comme vous, ils n’aiment pas recevoir ces conseils. 

Essayez plutôt d’écouter leurs sentiments négatifs, sans pour autant les suivre dans leurs plaintes. Reconnaissez ce qu’ils ressentent et aidez-les à trouver des solutions en leur posant des questions telles que: « Qu’est-ce qui pourrait t’aider à te sentir mieux?”

Apprendre à penser de manière plus constructive n’implique pas d’ignorer vos sentiments difficiles. Cependant, il est important d’apprendre aux enfants à comprendre qu’un sentiment de colère ou de tristesse n’est qu’une partie d’eux-mêmes, et que ce sentiment disparaîtra. Essayez de nommer les sentiments négatifs de la manière la plus concrète possible. Par exemple: « Je suis tellement en colère que je ne peux plus réfléchir clairement. » Les émotions sont ainsi réduites et vous pouvez chercher une solution de manière plus ciblée. « Qu’est-ce qui peut t’aider à faire le vide dans ta tête? »

 

Vous voulez en savoir plus?

Il existe de nombreuses ressources intéressantes que vous pouvez consulter si vous souhaitez apprendre à vos enfants à découvrir leur cerveau, ou les aider à apprendre à penser de manière plus positive. Quelques-unes d’entre elles: 

  • L’école du cerveau est un club d’enseignants des Pays-Bas dont la devise est « le bonheur commence dans notre cerveau ». Ils offrent des manuels gratuits.
  • Ben Furman, de l’International Solution Focus Network (SFIO), partage dans ses livres et sur son site web divers conseils sur le travail axé sur les solutions avec les enfants.
  • Thehappyselfjournal est un journal permettant aux enfants de développer des habitudes positives. 
  • Le cerveau vous intrigue? Teenage Brain de Jelle Jolles aborde 30 notions de neuropsychologie que tout adulte devrait avoir en tête pour comprendre un adolescent et lui permettre de s’épanouir.
  • Vous n’êtes pas des élèves de merde! À 47 ans, Pierre Pirard décide de changer de vie et de devenir prof. Mais pas dans n’importe quel établissement: il choisit délibérément un lycée dans lequel 95% des élèves sont issus de l’immigration.
  • Comment rendre les enfants responsables de leur propre apprentissage? Céline Alvarez partage ses idées.
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