La résolution des conflits à l’école

Chaque conflit cache un appel au changement. Avec un ensemble de questions orientées solutions, dans les conflits, vous pouvez parfois trouver un chemin vers l'inclusion et la connexion. Découvrez comment on a découvert à TADA le pouvoir de l’attitude "solution focus", en 2015, alors que la France avait été frappée par des attaques terroristes.

Téléchargez les exercices suivants pour votre classe

OÙ ÉTIEZ-VOUS LE 7 JANVIER 2015 À 11H30?

Il y a de fortes chances que, comme nous, vous deviez vous creuser les méninges pour répondre à cette question.

Le 7 janvier 2015, deux frères ont envahi les bureaux de Charlie Hebdo et ont provoqué un massacre.

Comment se fait-il qu’on ne s’en souvienne pas?

Serait-ce parce qu’il y a eu de multiples attaques cette semaine-là, cette année-là, cette période-là? Ou était-ce une histoire qui ne nous concernait pas tout à fait? Avons-nous été soulagés que ce ne soit pas Bruxelles?

En même temps, nous savons aussi que lorsqu’il pleut à Paris, il va pleuvoir chez nous. Nous avons vécu cette expérience un an plus tard, le 22 mars.

Pour nos jeunes TADA, ces gouttes sont tombées plus tôt. Pour eux, c’était déjà une grosse averse en 2015. Une période étrange, furieuse et incompréhensible s’est ouverte, dans laquelle ils sont involontairement devenus le centre d’intérêt.

Cela est devenu clair le samedi qui a suivi le 7 janvier. Nous avons organisé un samedi sur la gestion des conflits, nous avons senti la tempête arriver.

,“QUE VOULEZ-VOUS À LA PLACE?

Le samedi venait de commencer et quelque chose flottait dans l’air: les jeunes étaient en colère. Depuis le 7 janvier, il y a seulement trois jours, ils ont été abordés différemment par leurs professeurs à l’école, dans la rue, ils ont été regardés et traités de tous les noms. Tous les musulmans sont soudainement devenus des terroristes.

Nos jeunes étaient en colère. En colère contre tous ceux qui ne comprennent pas la différence entre un terroriste et un musulman. En colère parce qu’on met parfois les gens dans des cases et, soudainement c’était nous contre eux. En colère, parce que c’étaient des jeunes gens qui étaient traités comme des criminels.

Alors, nous les laissons exprimer leurs sentiments. Chaque jeune s’est reconnu dans l’exemple d’un autre. C’était un murmure, une accumulation de plaintes et de sentiments négatifs. L’atmosphère dans la classe, par ailleurs chaude, est rapidement tombée en dessous de zéro.

Jusqu’à ce qu’un de nos professeurs invités pose la question: « Alors, qu’est-ce que vous voulez à la place? »

younsters in discussion

« Je veux que les gens voient un garçon de 12 ans quand ils me regardent. Pas un musulman, pas un immigrant, pas un terroriste. »

C’est devenu calme. Les jeunes se sont regardés. Après un moment d’hésitation, un garçon a levé la main en l’air: « Je veux que les gens voient un garçon de 12 ans quand ils me regardent. Pas un musulman, pas un immigrant, pas un terroriste.” Soudain, des voix d’approbation se sont élevées.

D’autres ont suivi: « Je veux que les gens comprennent mieux ce qu’est l’Islam », « Je veux que les gens me posent des questions pour comprendre ce que je pense et ce que je ressens au lieu de décider cela pour moi.”

Le reste de la journée, nous avons examiné ce qu’ils pouvaient faire eux-mêmes à ce sujet. Nous ne pouvions pas empêcher nos jeunes de ressentir les gouttes venues de Paris, mais nous pouvions les aider à y faire face.

Ce samedi-là était magique. Ensemble, nous avons découvert le pouvoir de la pensée positive et axée sur les solutions. Comment transformer une plainte en un souhait? Comment créer une atmosphère où chacun se sent en sécurité?

Nous ne pouvons pas changer l’environnement de nos enfants, mais nous pouvons les mettre sur la voie pour qu’ils déterminent eux-mêmes comment ils vivent cet environnement.

Le 7 janvier 2015 restera dans l’histoire mondiale comme une journée noire du terrorisme.

Le 10 janvier 2015 restera dans l’histoire de TADA comme une journée qui a commencé dans le noir, mais s’est terminée avec un espoir lumineux.

CONSEILS POUR LES ENSEIGNANTS

Vos élèves expriment-ils parfois des plaintes, des sentiments négatifs et des problèmes ? Essayez l’une des approches suivantes:*

  • Écouter vraiment ce que dit le jeune
  • Reconnaître les sentiments exprimés et marquer de la compréhension
  • Ne pas porter de jugement, ne pas formuler de solution et éviter les conseils non sollicités
  • Poser des questions pour faire réfléchir le jeune et formuler ce qu’il veut :
    • Que voulez-vous à la place?
    • Qu’est-ce qui serait différent si ce que tu dénonces n’existait pas?
    • Qu’est-ce qui te rendrait heureux?
    • Qu’est-ce qui va déjà bien?
  • Vous cherchez encore plus d’inspiration? Dans ce cas, téléchargez les exercices suivants pour les appliquer dans votre classe ou ailleurs avec des jeunes

*Ce ne sont pas des formules magiques et les plaintes ne doivent pas nécessairement porter sur des questions sociales majeures. N’abandonnez pas si cela ne fonctionne pas tout de suite.

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